Le terme de grossesse est une étape importante qui suscite de nombreuses interrogations chez les futures mamans. Lorsque celui-ci est dépassé et que bébé se fait attendre, cela peut être source d’inquiétude et de stress.
Pourtant, un dépassement de quelques jours est fréquent et généralement sans danger. Il est cependant essentiel de bien comprendre ce qu’est le terme de grossesse, identifier les signes annonciateurs de l’accouchement et connaître les solutions en cas de terme prolongé.
Cet article vous explique tout ce qu’il faut savoir sur le terme de grossesse, les risques éventuels d’un dépassement et les étapes à suivre pour vous préparer sereinement à l’arrivée de bébé.
Qu’est-ce que le terme de grossesse ?
Comment est-il calculé ?
Le terme, durée de la grossesse, période de gestation ou âge gestationnel désigne la période entre le premier jour des dernières règles et la date prévue pour l’accouchement. Il se calcule en semaines d’aménorrhée (SA) à partir du premier jour des dernières menstruations.
La méthode de calcul la plus utilisée est la suivante :
- On prend la date du premier jour des dernières règles
- On lui ajoute 7 jours
- Puis on soustrait 3 mois
On obtient ainsi le terme théorique de la grossesse, exprimé en semaines d’aménorrhée. Par exemple, si les dernières règles datent du 5 janvier, le terme théorique sera le 12 octobre, soit 40 semaines d’aménorrhée.
À quoi correspond il ?
Le terme de grossesse correspond normalement à une durée de 40 semaines d’aménorrhée, soit environ 9 mois 1/2 de grossesse. Il permet d’estimer la date prévue pour l’accouchement, appelée aussi date terme.
Cette date terme n’est cependant qu’une estimation. Seuls 10% des accouchements surviennent le jour précis du terme. La durée réelle de la grossesse peut varier de quelques jours ou semaines avant ou après cette date.
Le terme permet néanmoins de suivre l’évolution de la grossesse, de dépister d’éventuelles complications et de mieux préparer l’arrivée de bébé. Connaître son terme est donc essentiel pour la future maman.
Quand peut-on parler de terme dépassé ?
Quelle est la durée normale d’une grossesse ?
La durée normale d’une grossesse est estimée à 40 semaines d’aménorrhée, soit environ 9 mois 1/2. Cependant, seul un faible pourcentage d’accouchements survient exactement à la date prévue du terme.
On considère qu’une grossesse est à terme entre 37 et 42 semaines d’aménorrhée :
- Entre 37 et 39 SA : il s’agit d’un terme précoce, c’est à dire d’une naissance avant le terme théorique mais à partir de 37 SA, le bébé est considéré à terme.
- Entre 40 et 41 SA : il s’agit du terme eutocique, correspondant au terme théorique de 40 SA.
- Entre 41 et 42 SA : il s’agit d’un terme tardif, légèrement dépassé par rapport aux 40 SA.
Le terme est considéré comme dépassé à partir de 42 SA révolues, lorsque la grossesse atteint 42 semaines et 1 jour.
Qu’est-ce qu’une grossesse prolongée ?
On parle de grossesse prolongée, appelée aussi post-terme, lorsque la grossesse dépasse 42 semaines d’aménorrhée, soit 2 semaines après la date prévue du terme.
Le terme est dépassé et l’accouchement n’est toujours pas survenu. Le prolongement peut être de quelques jours à 3-4 semaines.
Une grossesse prolongée concerne environ 5 à 10% des femmes. Passé 42 SA, le risque de complications augmente progressivement, c’est pourquoi une surveillance rapprochée est nécessaire.
Faut-il s’inquiéter si le terme est dépassé ?
Quels sont les risques d’un terme dépassé ?
Lorsque la grossesse dépasse le terme théorique de 40 semaines d’aménorrhée, des complications peuvent survenir chez la mère et l’enfant.
Pour la mère, les principaux risques sont :
- Une diminution du volume de liquide amniotique
- Des anomalies du rythme cardiaque du bébé
- Un accouchement difficile par voie basse
- Un travail prolongé épuisant
- Des hémorragies après l’accouchement
Pour le bébé, un terme dépassé accroît les risques de :
- Souffrance fœtale
- Infection
- Macrosomie (gros poids de naissance)
- Traumatismes lors de l’accouchement
Heureusement, ces complications restent rares si la grossesse est correctement surveillée.
Dans quels cas consulter rapidement ?
Il est recommandé de consulter rapidement son médecin ou sage-femme si après 42 SA révolues :
- Les mouvements du bébé sont moins perceptibles
- Des saignements ou des pertes de liquide amniotique surviennent
- Des contractions utérines régulières se produisent
- Une fièvre ou des frissons apparaissent
Une surveillance rapprochée est alors mise en place, avec monitoring, échographie et dosage des marqueurs infectieux, pour s’assurer du bien-être de la mère et du bébé.
Comment savoir si le travail va bientôt commencer ?
Quels sont les signes annonciateurs du travail ?
Lorsque le terme est dépassé, certains signes peuvent indiquer que le travail et l’accouchement sont imminents :
- La perte du bouchon muqueux
- Des contractions utérines régulières
- Des douleurs abdominales type métrorragies
- Une augmentation des glaires blanches
- Des maux de dos
D’autres signes sont plus subjectifs :
- Une fatigue intense
- L’impression que le ventre s’affaisse
- L’envie de tout nettoyer et ranger
Ces manifestations, associées à un terme dépassé, doivent alerter la future maman. Le travail risque de débuter dans les jours qui suivent.
Comment surveiller l’évolution de la grossesse ?
En cas de terme dépassé, un suivi régulier permet de vérifier que tout va bien :
- Consultation toutes les semaines
- Monitoring du rythme cardiaque du bébé
- Échographie pour contrôler le liquide amniotique
- Touchers vaginaux pour évaluer le col
Ce suivi permettra soit de déclencher le travail si nécessaire, soit de pratiquer une césarienne en cas de signes de souffrance. Le but est de na pas laisser la grossesse se prolonger trop longtemps une fois le terme dépassé.
Que faire en cas de terme dépassé ?
Quelles sont les solutions naturelles ?
Avant d’envisager un déclenchement médical, des solutions naturelles peuvent favoriser le travail spontané lorsque le terme est dépassé :
- Marcher régulièrement pour stimuler le col de l’utérus
- Avoir des rapports sexuels qui déclenchent des contractions
- Stimuler les seins pour favoriser la production d’ocytocine
- Consommer des tisanes à l’hibiscus ou au persil
- Prendre un bain chaud pour détendre les muscles
Certains massages spécifiques, acupuncture ou ostéopathie peuvent aussi aider à mettre en route le travail.
Quand envisager le déclenchement ?
Si après 41 SA le col reste fermé et tonique, le déclenchement peut être proposé afin de ne pas laisser la grossesse se prolonger trop longtemps. Le dépassement du terme doit être d’au moins 8 à 10 jours.
Le déclenchement permet de programmer l’accouchement et de le réaliser à la maternité en évitant le stress d’un départ précipité.
Comment se passe le déclenchement ?
La méthode la plus utilisée est l’administration de prostaglandines en comprimés ou en gel, qui vont assouplir le col et déclencher les contractions.
Le déclenchement se déroule généralement sur 2 jours :
- Jour 1 : prise de prostaglandines pour préparer le col
- Jour 2 : perfusion d’ocytocine pour déclencher et réguler le travail
L’accouchement par voie basse reste ainsi privilégié mais une césarienne peut être pratiquée si nécessaire.
L’accouchement après terme, est-ce risqué ?
Y a-t-il plus de complications ?
L’accouchement après terme, au-delà de 41 semaines d’aménorrhée, est plus à risque de complications que celui à terme (entre 37 et 42 SA). Le placenta peut se dégrader et ne plus oxygéner correctement le bébé, entraînant un ralentissement des battements cardiaques. Le liquide amniotique peut aussi diminuer, compliquant l’engagement du bébé dans le bassin.
Le risque d’accouchement par césarienne augmente, car le col peut être moins favorable. Les efforts expulsifs sont souvent prolongés, épuisant la mère et le fœtus. Un accouchement instrumental (ventouse, forceps) est plus fréquent.
Comment se passe le travail après terme ?
La prise en charge dépendra du contexte. Une surveillance rapprochée est instaurée, avec monitoring, échographies, dosages biochimiques. Un déclenchement du travail pourra être proposé afin de ne pas laisser évoluer une éventuelle souffrance fœtale.
Le déclenchement repose sur l’administration de prostaglandines en ovules ou la pose d’un ballonnet transcervical. On peut aussi perfuser de l’ocytocine pour renforcer les contractions utérines. Ces techniques visent à ramollir et dilater le col pour favoriser le travail.
Malgré ces méthodes, le travail après terme est souvent plus long. Les contractions peuvent être irrégulières et douloureuses, nécessitant une analgésie péridurale. Il faut rassurer la mère, l’accompagner et surveiller de près le rythme cardiaque fœtal.
En cas d’échec, une césarienne est envisagée. L’essentiel est d’assurer la sécurité de la mère et de l’enfant. Une concertation avec l’équipe médicale permettra de décider de la meilleure conduite à tenir.
Quels sont les risques pour le bébé après terme ?
Peut-il y avoir des complications ?
Le principal risque pour le bébé en cas de dépassement du terme est l’apparition d’une souffrance fœtale, due à la dégradation progressive du placenta. En effet, celui-ci assure de moins en moins bien ses fonctions nourricières et oxygénatrices au-delà de 41 SA.
Cette insuffisance placentaire peut entraîner un ralentissement des battements cardiaques fœtaux, une diminution des mouvements actifs du bébé, mais aussi un retard de croissance. Le liquide amniotique peut également se raréfier, compliquant l’engagement de la présentation du fœtus dans le bassin maternel.
D’autres complications sont possibles comme un accouchement par le siège, plus délicat à gérer. Le cordon ombilical peut aussi se comprimer lors du travail, provoquant des ralentissements importants du rythme cardiaque. Enfin, le méconium (premières selles) peut être expulsé en cas de souffrance fœtale.
Faut-il le surveiller davantage ?
En cas de dépassement de terme, une surveillance rapprochée du bien-être du fœtus doit absolument être mise en place. Des échographies très régulières sont préconisées pour contrôler la croissance, la quantité de liquide amniotique et l’aspect du placenta.
On réalise aussi des enregistrements du rythme cardiaque (monitoring) pour dépister rapidement des anomalies qui imposeraient de déclencher l’accouchement. Des dosages sanguins permettent de contrôler le bon fonctionnement du placenta.
L’accouchement pourra être provoqué avant 42 SA si ces examens mettent en évidence des signes de souffrance fœtale. Le choix de la technique de déclenchement (oxytocine, ballonnet, prostaglandines) dépendra du contexte.
Durant le travail, le monitoring doit être continu pour intervenir très rapidement en cas d’anomalies. La progression de la dilatation fait aussi l’objet d’une grande vigilance. En salle de naissance, un pédiatre devra être présent pour prendre en charge l’enfant, surtout s’il y a eu des signes de souffrance.
Il est essentiel d’anticiper un éventuel transfert en néonatalogie si une détresse respiratoire ou des difficultés d’adaptation à la vie extra-utérine se manifestent. Le nouveau-né fera l’objet d’une surveillance accrue ses premiers jours.
Comment favoriser le déclenchement naturel du travail ?
Quelles sont les astuces naturelles ?
Plusieurs méthodes existent pour favoriser le déclenchement naturel du travail et éviter un dépassement de terme :
- La marche régulière, l’exercice physique adapté et les massages du dos permettent de renforcer les contractions naturelles de l’utérus.
- Le mouvement du bassin sur un ballon de yoga ou lors de danses douces aide le bébé à s’engager.
- Les rapports sexuels, avec stimulation des mamelons, favorisent la libération d’ocytocine, l’hormone qui déclenche les contractions.
- La relaxation et les bains chauds procurent du bien-être à la future maman.
- Certains aliments comme les épices (curry), les agrumes, les oléagineux ou le gingembre stimuleraient aussi les contractions.
Que conseillent les sages-femmes ?
En plus de ces méthodes naturelles, les sages-femmes peuvent prodiguer d’autres conseils :
- Effectuer un lavement pour vider le rectum et faciliter la dilatation du col.
- Prendre un bain chaud pour détendre les muscles du périnée.
- Stimuler les mamelons pour favoriser la sécrétion d’ocytocine.
- Pratiquer des massages du col de l’utérus avec des huiles essentielles spécifiques.
- Boire une infusion de feuilles de framboisier, réputée pour renforcer les contractions utérines.
- Appliquer une compresse chaude dans le bas du dos.
- Porter une ceinture de grossesse qui exerce une légère pression sur l’utérus.
Bien sûr, toutes ces techniques ne dispensent pas d’une surveillance médicale attentive, avec monitoring, échographies et examens biologiques réguliers après 41 SA. Si le col est favorable, les sages-femmes pourront procéder à un déclenchement en cas de non démarrage spontané du travail. L’essentiel est d’éviter les complications liées au dépassement de terme.
Après un terme dépassé, un suivi particulier est-il nécessaire ?
Faut-il consulter plus souvent ?
Après un dépassement du terme, il est essentiel d’assurer un suivi médical plus rapproché de la mère et du bébé. En effet, les risques de complications augmentent au-delà de 41 SA. Des consultations plus fréquentes sont donc préconisées.
La sage-femme ou le gynécologue-obstétricien devra voir la patiente 1 à 2 fois par semaine. L’objectif est de surveiller l’état de santé général et dépister l’apparition de tout signe de souffrance fœtale. Un monitoring pourra être réalisé à chaque consultation.
Il est aussi essentiel de contrôler la croissance et les mouvements du bébé, ainsi que le volume de liquide amniotique. La patiente doit pouvoir alerter à tout moment si elle perçoit une diminution des mouvements actifs. Une échographie pourra être prescrite en urgence.
Quels examens peuvent être réalisés ?
En plus du suivi clinique renforcé, des examens complémentaires seront fréquemment réalisés :
- Échographies de contrôle pour surveiller le bien-être fœtal
- Monitoring pour enregistrer le rythme cardiaque du bébé
- Dosages sanguins pour évaluer le bon fonctionnement placentaire
- Examens cervico-vaginaux pour contrôler la maturation du col
- Tests de vitalité fœtale en cas de ralentissements du rythme cardiaque
L’objectif est de dépister précocement toute anomalie imposant de déclencher rapidement le travail. Si les examens restent normaux, une induction pourra être programmée vers 41 SA pour éviter les complications d’un terme très dépassé. Un suivi post-natal sera aussi préconisé pour surveiller l’adaptation du nouveau-né.
FAQ
Quels sont les signes qui doivent alerter la femme enceinte à terme ?
Perte des eaux, contractions régulières rapprochées, saignements vaginaux, douleurs abdominales intenses, fièvre, sensation de malaise, diminution des mouvements du bébé.
Quand doit-on consulter en urgence après 41 SA ?
En cas de perte des eaux ou de saignements, de douleurs abdominales aiguës, de sensation de malaise maternel, de ralentissements inquiétants du rythme cardiaque du bébé.
Quels médicaments permettent de déclencher l’accouchement ?
Le déclenchement peut se faire par prostaglandines, ocytocine, ou mécaniquement par sonde de ballonnet.
Un dépassement de terme augmente-t-il les risques pendant l’accouchement ?
Oui, il peut compliquer le travail et l’expulsion, accroître les risques de césarienne et de souffrance fœtale.
Le bébé peut-il rester plus longtemps que 42 SA dans l’utérus ?
Non, au-delà les risques deviennent trop importants, une induction sera réalisée au plus tard à 42 SA.
Peut-on favoriser le déclenchement spontané du travail ?
Oui par des méthodes naturelles : marche, massage, rapports sexuels, détente, phytothérapie.
Le dépassement de terme peut-il impacter le nouveau-né ?
Oui, risque accru de complications néonatales, d’adaptation respiratoire, de détresse, de retard de croissance.