La protéinurie pendant la grossesse : faut-il s’inquiéter ?

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La protéinurie, c’est-à-dire la présence anormale de protéines dans les urines, peut survenir pendant la grossesse et être le signe de complications potentiellement graves. Savoir reconnaître ce signal d’alarme et consulter rapidement un médecin est essentiel pour préserver la santé de la mère et du bébé.

protéinurie pendant la grossesse

Dans cet article, nous allons voir en détail ce qu’est la protéinurie gestationnelle, quelles peuvent être ses causes, à partir de quand il faut réellement s’inquiéter et consulter, et comment prévenir son apparition pendant la grossesse.

Qu’est-ce que la protéinurie pendant la grossesse ?

Définition simple de la protéinurie

La protéinurie pendant la grossesse, aussi appelée albuminurie gestationnelle, désigne la présence anormale de protéines dans les urines de la future maman. Ces protéines peuvent notamment être de l’albumine, d’où l’autre nom donné à ce symptôme.

Concrètement, cela signifie qu’il y a une fuite de ces protéines qui normalement ne devraient pas se retrouver dans les urines. Elles devraient être retenues par les reins et ne pas passer dans les urines.

Est-ce courant pendant la grossesse ?

Une légère protéinurie peut effectivement survenir fréquemment au cours de la grossesse, sans gravité, en lien avec les modifications physiologiques de la femme enceinte. Elle est alors transitoire.

Cependant, si ce taux de protéines dans les urines dépasse un certain seuil, cela peut être le signe de complications plus sérieuses comme une pré-éclampsie ou un diabète gestationnel.

Dans ce cas, il est essentiel de consulter son médecin et de suivre régulièrement l’évolution de cette protéinurie gestationnelle, afin de préserver la santé de la mère et du bébé.

Une protéinurie importante pendant la grossesse n’est donc pas à prendre à la légère et impose une surveillance rapprochée. Elle peut être le premier signal d’une pathologie sous-jacente qu’il faut identifier et traiter sans tarder.

Quelles sont les causes possibles d’une protéinurie gestationnelle ?

Une pré-éclampsie

La pré-éclampsie est l’une des causes les plus fréquentes de protéinurie pendant la grossesse. Il s’agit d’une complication caractérisée par une hypertension artérielle et une atteinte rénale avec fuite de protéines dans les urines. La pré-éclampsie survient généralement après 20 semaines d’aménorrhée, le plus souvent au 3ème trimestre. Elle touche environ 5% des grossesses.

Si vous présentez d’autres symptômes comme des maux de tête, des troubles visuels, des douleurs abdominales ou des œdèmes. La pré-éclampsie est une urgence médicale qui nécessite une prise en charge rapide.

Une infection urinaire

Certaines infections urinaires pendant la grossesse peuvent également entraîner l’apparition de protéines dans les urines. Il s’agit le plus souvent de cystites, plus rarement de pyélonéphrites. Ces infections sont favorisées par les modifications physiologiques de la grossesse.

En cas de fièvre, de brûlures mictionnelles ou de douleurs abdominales, qui sont des symptômes évocateurs d’une infection urinaire. Un traitement antibiotique adapté permet généralement de traiter efficacement ce type d’infections.

Un diabète gestationnel

Le diabète gestationnel peut également être responsable d’une fuite de protéines dans les urines pendant la grossesse. Il s’agit d’un diabète survenant au cours de la grossesse, le plus souvent au 3ème trimestre, lié à une résistance à l’insuline des tissus. Sa fréquence est d’environ 5% des grossesses.

Si la protéinurie est associée à une glycémie élevée. Un dépistage par une glycémie à jeun est recommandé entre 24 et 28 semaines d’aménorrhée pour diagnostiquer un éventuel diabète gestationnel.

Dans tous les cas, une protéinurie pendant la grossesse justifie une consultation médicale pour rechercher une cause sous-jacente et mettre en place une prise en charge adaptée. Une surveillance régulière est nécessaire pour s’assurer de l’absence d’aggravation.

Quels sont les risques d’une protéinurie non traitée ?

Pour la mère

Une protéinurie non diagnostiquée et non traitée pendant la grossesse peut entraîner des complications graves chez la future maman. Elle est le signe de pathologies sous-jacentes qu’il est indispensable de prendre en charge.

protéinurie pendant la grossesse
  • La pré-éclampsie non traitée peut évoluer vers une éclampsie, avec des convulsions et un risque vital. Une surveillance rapprochée est nécessaire.
  • Une insuffisance rénale peut survenir en cas d’atteinte rénale non compensée, nécessitant parfois une dialyse.
  • À long terme, une protéinurie résiduelle après l’accouchement augmente le risque de développer une maladie rénale chronique.

Pour le fœtus

Chez le fœtus, une protéinurie maternelle non traitée peut avoir les conséquences suivantes :

  • Un retard de croissance intra-utérin, par altération des échanges fœto-placentaires
  • Un risque accru de prématurité et de petit poids de naissance
  • Une souffrance fœtale aiguë en cas d’éclampsie maternelle
  • À long terme, un risque de maladie rénale chez l’enfant en cas de transmission de facteurs génétiques

Pour préserver la santé du fœtus et éviter ces complications. Une surveillance rapprochée et pluridisciplinaire est recommandée.

En résumé, une prise en charge précoce et adaptée d’une protéinurie gravidique est capitale pour assurer le bon déroulement de la grossesse et préserver la santé de la mère et de l’enfant. Il est donc essentiel de consulter rapidement en cas de symptômes inquiétants.

À partir de quand s’inquiéter d’une protéinurie pendant la grossesse ?

Le taux de protéines à surveiller

Une protéinurie est considérée comme pathologique à partir de 0,30 g/24h chez la femme enceinte. En dessous de ce seuil, on parle de protéinurie physiologique de la grossesse qui ne nécessite pas d’investigations complémentaires.

Si la quantité de protéines dans les urines dépasse 0,30 g/24h, à fortiori si elle continue d’augmenter lors des contrôles suivants. Une confirmation sur un second prélèvement est recommandée.

Le dosage ponctuel sur échantillon peut également permettre d’évaluer le niveau de protéinurie : on parle de protéinurie significative à partir de 30 mg/dl ou + à la bandelette urinaire.

Les autres symptômes à prendre en compte

Outre le taux de protéines urinaires, d’autres signes doivent alerter pendant la grossesse :

Dès que ces symptômes apparaissent, d’autant plus s’ils sont associés à une protéinurie significative. Ils peuvent être le signe d’une pré-éclampsie qu’il faut rapidement confirmer.

Une consultation médicale s’impose donc en cas de protéinurie abondante et/ou de symptômes associés pendant la grossesse, afin de dépister une éventuelle complication et mettre en place une prise en charge adaptée. Ne pas hésiter à revenir consulter en cas d’aggravation.

Que faire en cas de protéinurie pendant la grossesse ?

Consulter rapidement son médecin

protéinurie pendant la grossesse

En cas de découverte d’une protéinurie pendant la grossesse, il est recommandé

  • de consulter rapidement son médecin traitant ou son gynécologue-obstétricien.
  • Ne pas attendre la prochaine visite prénatale si elle n’a pas lieu dans les jours qui suivent.
  • contacter un professionnel de santé pour qu’il confirme le diagnostic, recherche une cause sous-jacente et adapte la prise en charge si besoin.

Suivre ses recommandations

Suite à la consultation, suivre scrupuleusement les recommandations du médecin : examens complémentaires, surveillance rapprochée, traitements éventuels, repos… Respecter également les consignes sur l’alimentation, l’activité physique et le suivi de la grossesse.

Surveiller l’évolution

Il est essentiel de surveiller l’évolution de la protéinurie à chaque examen prénatal, ainsi que l’apparition éventuelle d’autres signes comme une hypertension ou des œdèmes. Ne pas hésiter à consulter à nouveau en cas d’aggravation des symptômes.

Une protéinurie pendant la grossesse doit être prise au sérieux. Une prise en charge adaptée et un suivi rigoureux permettent le plus souvent d’éviter les complications et d’assurer le bon déroulement de la grossesse. Dans tous les cas, ne pas rester seule face à ce problème et en parler à son médecin.

Comment prévenir et limiter le risque de protéinurie gestationnelle ?

Bien s’hydrater

Une bonne hydratation est essentielle pendant la grossesse pour prévenir et limiter le risque de protéinurie :

  •  Boire au minimum 1,5 L d’eau par jour
  • Éviter les boissons diurétiques comme le café ou le thé
  •  Préférer les eaux riches en magnésium et pauvres en calcium
  • Boire régulièrement tout au long de la journée

si les urines deviennent trop concentrées malgré une bonne hydratation.

Adapter son alimentation

L’alimentation joue également un rôle dans la prévention de la protéinurie pendant la grossesse :

Se reposer suffisamment

Le repos est important pour prévenir l’apparition d’une protéinurie gravidique :

  • Respecter des périodes de repos allongé dans la journée
  •  Dormir au minimum 8h par nuit
  •  Éviter les efforts physiques intenses
  •  S’accorder des moments de détente

En suivant ces recommandations sur l’hydratation, l’alimentation et le repos, la future maman peut contribuer à prévenir et limiter le risque de protéinurie pendant sa grossesse.

FAQ

Comment savoir si on a une protéinurie pendant la grossesse ?

Par une analyse d’urines qui mesure le taux de protéines.

Une protéinurie physiologique est-elle dangereuse ?

Non, elle est normale et bénigne si elle reste inférieure à 0,30 g/24h.

Quels sont les examens pour diagnostiquer une protéinurie ?

Un examen des urines avec bandelette et un dosage des protéines sur 24h.

La protéinurie peut-elle disparaître spontanément ?

Oui si elle est liée à une infection urinaire traitée par antibiotiques.

La protéinurie peut-elle empêcher l’allaitement ?

Non, la protéinurie n’est pas une contre-indication à l’allaitement.

Quels spécialistes consulter pour une protéinurie ?

Le médecin traitant et le gynécologue-obstétricien.

La protéinurie augmente-t-elle le risque de césarienne ?

Oui, car elle peut être le signe de complications nécessitant une césarienne.

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